MSO
ART STUDIO + RÉSIDENTIEL
MONTRÉAL, QC, CANADA
147 m²
2019-2020
ENGLISH PRESS KIT ►
ÉQUIPE
JEAN VERVILLE, ARCHITECTE PHD
(CONCEPTEUR PRINCIPAL)
MANI SOLEYMANLOU ET SOPHIE CADIEUX
(COMÉDIENS, DRAMATURGES, METTEURS EN SCÈNE)
TANIA PAULA GARZA RICO, ARCHITECTE
FRANCE GONEAU (CONSEILLÈRE ARTISTIQUE)
RÉMI ST-PIERRE, ARCHITECTE
(DIRECTEUR TECHNIQUE)
SAMUEL LANDRY (M.ARCH.)
CAMILLE ASSELIN (M.ARCH.)
ALEXANDRE MELOCHE
CLARA TARDIF
ALEX LAMONTAGNE
PHOTOS
FÉLIX MICHAUD
STUDIO JEAN VERVILLE ARCHITECTES

L’architecte Jean Verville explore un univers où se côtoient architecture, théâtralité et ludisme pour imaginer une proposition hybride où les perceptions sensorielles sont sollicitées à transgresser les limites de la forme tridimensionnelle, et où les espaces de vie semblent affranchis de leur réalité.

Tout au long du processus, les clients – les créateurs et acteurs Sophie Cadieux et Mani Soleymanlou – par leur créativité, leur maîtrise de la dimension collaborative inséparable du travail théâtral et leur talent d’improvisation, adoptent avec passion, rigueur et sensibilité la démarche joueuse de l’architecte. Secondé par sa complice, l’architecte Tania Paula Garza Rico, directrice de son studio éponyme, Verville élabore des mises en scène fantaisistes intégrant la présence de créatures-allégories. Devant l’objectif du photographe, les architectes et leurs clients se prêtent à l’exercice avec enthousiasme, humour et imprévisibilité. Avec cette matière première, Verville effectue un travail de manipulation numérique pour fabriquer des images qui suscitent un questionnement sur l’illusoire banalité de l’habitabilité.

« Une expérience de création extraordinaire, de la première rencontre à cette mise en scène finale… J’ai constamment des fous rires en repensant à cette journée ! »
- Mani Soleymanlou

Adoptant comme schéma narratif les univers créatifs, les personnalités de ses occupants et leurs besoins particuliers, le projet MSO consiste en une reconfiguration volumétrique complète permettant de générer un espace de vie et de création artistique adapté à la réalité quotidienne des deux artistes et de leur fiston. À l’intérieur d’une étroite maison d’un quartier résidentiel montréalais est insérée une promenade scénographique se déployant sur la pleine hauteur du bâtiment.

Devant satisfaire les besoins de la vie familiale, mais aussi les soustraire par moment pour créer un environnement de travail fortifiant la concentration et la créativité, la réorganisation spatiale dissimule les fonctions dans une succession de volumes ordonnés en un parcours complété par dix pauses scéniques. L’espace central, transpercé d’une structure d’acier ajouré se déployant sur douze mètres de hauteur, abolit la hiérarchie d’origine dans une segmentation dynamique, alors que la monochromie des tonalités de grège unifie l’ensemble en une entité monolithique.

« À chaque moment on découvre quelque chose de nouveau, une nouvelle découpe, une nouvelle ligne. C’est un cadeau immense. »
- Sophie Cadieux

« Mais, elle est où ma chambre ?»
Oscar

La proposition visant une cohabitation efficace des activités domestiques et professionnelles, une perméabilité à la vie familiale et une répartition spatiale procurant également un niveau d’intimité individuelle, tire parti d’un décloisonnement pour consolider le sentiment d’unification dans le déploiement vertical et pour métamorphoser la lisibilité de l’ensemble.

Afin de minimiser les altérations sur le bâtiment existant, une soustraction sélective d’aires de plancher libère le cœur de l’espace pour intégrer la nouvelle progression verticale. Se déployant graduellement sur les trois étages de la maison dans une succession de dix plateformes polyvalentes et multifonctionnelles, ces dix pauses scéniques établissent une nouvelle organisation spatiale. La structure métallique, aux surfaces et aux parois d’acier ajouré, se juxtapose à un enchaînement d’enceintes et de plateaux surélevés – tantôt scénette, tantôt assise – pour dessiner des frontières fluides qui privatisent les espaces tout en engendrant une porosité visuelle.

S’accordant aux exigences d’adaptabilité fonctionnelle tout en minimisant le besoin de mobilier, le nouveau système d’organisation spatiale engage d’inhabituelles interactions afin de faciliter une appropriation personnelle et créative des sous-espaces qu’il façonne. Fragmentées par les écrans métalliques et les murets, et rythmées par les déambulations, les pauses scéniques proposent de nouveaux points de vue sur l’espace et de nouvelles perspectives sur la présence de l’autre. L’imposant assemblage métallique, qui consolide également l’intégrité structurale, se coiffe d’un puits de lumière de 2,5 mètres par 2,5 mètres afin de maximiser l’apport de luminosité naturelle en la diffusant jusqu’au rez-de-chaussée.

La lumière, filtrée par les surfaces et les parois métalliques, multiplie les projections d’ombres portées pour marquer l’espace de tracés graphiques opposant leur présence aux délimitations spatiales, et offrant une continuelle danse d’ombrages géométriques qui s’amusent sur le canevas monochrome. À la fois dépouillée et expressive, la proposition constitue un assemblage morcelant la volumétrie et la lumière pour envelopper le lieu d’une aura mystérieuse contribuant à la théâtralité de l’expérimentation qu’elle propose.